Rozon leur répond : les féminissss de metoo en crisse

Toutes les féministes sont en crisse parce que Gilbert Rozon réplique ! Elles, ces habituées de la pleurniche, en prennent pour leurs rhumes.

Je ne suis pas cet homme

L’auteur réagit à deux textes publiés les 9 et 12 juillet derniers. La Presse est ouverte à entendre et à publier l’opinion des personnes mises en cause dans ses reportages, ses chroniques et ses éditoriaux.
Publié le 16 juillet

Gilbert Rozon

Entrepreneur et fondateur de Juste pour rire

Je souhaite réagir à une chronique d’Isabelle Hachey⁠, qui cherchait essentiellement à faire pencher la balance de la justice en ma défaveur, suivie d’un éditorial de Stéphanie Grammond⁠.

Je n’ai nul espoir de les faire changer d’avis.

Mais pour mémoire, rappelons tout de même qu’il y a huit ans, il n’aura suffi que de quelques publications sur les réseaux sociaux, d’une réunion collective, d’entrevues sommaires, de regards complices entre journalistes… Et déjà, le couperet tombait.

Pas de procès. Pas d’enquête sérieuse. Pas de questionnement sur les motivations des accusatrices. Rien qu’un feu de joie médiatique, allumé à la hâte, dans lequel on m’a jeté sans la moindre étincelle de doute.

Le bûcher, dans sa version numérique, n’attend plus de preuves : il exige une offrande.

En quelques heures, sous l’effet de cette condamnation médiatique, j’ai tout perdu. Et j’ai irrémédiablement cessé d’être un homme pour devenir une allégorie : celle du monstre, du salaud, de l’ennemi public numéro un. Le bouc émissaire. Le symbole anti-#metoo. Le rôle m’a été assigné sans audition.

Je ne suis pas cet homme. J’ai été jugé dans la rue, exécuté à la une, crucifié sur les réseaux, pendant que la justice, elle, prenait le temps d’examiner. Et qu’a-t-elle trouvé ? Une seule accusation, issue de plusieurs années d’enquête rigoureuse.

Une seule. Jugée. Pour laquelle j’ai été acquitté.

Et pourtant, au lendemain du verdict, un de leurs collègues m’a jugé à nouveau, en titrant : « Paria ». Comme si la justice n’avait aucun poids face au tribunal médiatique. Car, dans ce monde inversé, l’innocence juridique ne vaut rien face au besoin collectif de brûler quelqu’un. Et ce jour-là, ce fut moi.

J’ai respecté les enquêtes. Je n’ai jamais utilisé les médias contre les demanderesses ni tenté d’influencer la justice. Aujourd’hui, nous voilà rendus en cour civile. Là où n’importe qui peut poursuivre, sans enquête préalable.

L’argent
Et enfin, la vérité officieuse se dévoile : il est question d’argent. Rien d’autre. L’argent qui corrompt, qui déchire, qui fait mentir. L’argent pour lequel on trahit, on manipule, on remonte le fil du temps jusqu’à l’effondrement de toute logique.

Le 17 octobre 2017, une coalition de demanderesses s’est formée dans le seul but d’obtenir une compensation financière. Peu importe les discours, les slogans, les causes affichées : cette croisade, depuis le départ, poursuit un but unique. Et ce but brille.

Dès le début, on a misé sur la quantité, non sur la qualité des allégations et des demandes financières.

Mme Hachey a-t-elle seulement lu leurs témoignages ? Je parle ici des déclarations médiatiques, policières, de celles recueillies en préinterrogatoire, ou livrées sous serment. On y découvre des contradictions grossières, des ajouts tardifs, des récits qui gonflent avec le temps jusqu’à ne plus ressembler à leur version initiale.

Un lexique commun s’est imposé, comme si un chef de chœur avait distribué les paroles. On chante à l’unisson, avec les mêmes mots, les mêmes tournures. Le naturel s’est évaporé. Tout est contaminé.

À force d’étoffer leurs récits, les demanderesses sont devenues prisonnières de leurs propres déclarations. Et d’autant plus qu’elles sont portées par la complicité des médias.

Mais ce n’est pas tout. Mes témoins, eux, sont intimidés, menacés, déstabilisés par celles-là mêmes qui se réclament d’une cause. Et au palais de justice, que dire des agressions verbales et physiques, accompagnées de menaces de mort ?

Tout cela sous les rires et les encouragements des demanderesses. On a troqué la vérité pour la stratégie. La justice, pour l’idéologie. Et quand la fin justifie les moyens, c’est qu’on a quitté le territoire du droit pour entrer dans celui de la foi aveugle.

On remonte dans le passé. Trente, quarante, cinquante ans en arrière. Peu importent les contextes, les mœurs de l’époque, les rapports d’alors. Juste après #metoo, le gouvernement balaie complètement la prescription en matière civile. Pourtant, cela soulève de sérieuses questions : sur la mémoire, la qualité de la preuve et l’évolution des mœurs.
Un nouvel article de loi

Et comme si cela ne suffisait pas, un nouvel article de loi (l’article 2858.1) est entré en vigueur deux jours avant mon procès. Celui-ci limite le droit à une défense pleine. Et redéfinit entre autres le consentement, au détriment du droit à une défense pleine et entière.

« Non, c’est non », tout le monde est d’accord là-dessus. Mais désormais, « oui » peut devenir « non »… après coup. Une femme peut dire, des décennies plus tard : « Je n’ai pas dit non, mais je le pensais. » Ou : « J’ai dit oui, mais je le regrette. »

Ce qui signifie qu’un accord explicite, écrit ou filmé, pourrait un jour être annulé, au nom d’une émotion tardive, d’une emprise supposée, ou de je ne sais quoi.

C’est kafkaïen. C’est ubuesque. C’est stalinien. C’est une forme douce de totalitarisme émotionnel. Une reprogrammation des faits au service d’un récit.

Je réitère qu’il existe aujourd’hui un véritable risque d’extorsion légalisée. Et en effet, depuis #metoo, la quasi-totalité des hommes poursuivis, innocents ou non, règlent hors cour. Parce qu’une simple dénonciation médiatique suffit à briser une réputation, une carrière, une vie.

Pendant ce temps, la justice, elle, suit son cours. Lentement. Oui, j’ai été acquitté. Oui, ces poursuites, depuis le début, sont fondées sur l’argent. Oui, l’argent peut motiver, corrompre, manipuler, effacer la vérité et réécrire le passé. Oui, les demanderesses ont eu huit ans pour harmoniser et gonfler leurs récits.

On m’a reproché de ne pas m’être exprimé en 2017. J’ai donné mes raisons sous serment. C’est entre autres qu’à l’époque, toute tentative de défense publique était immédiatement qualifiée de « poursuite-bâillon ». Ce fut le cas lorsque j’ai poursuivi Julie Snyder et Pénélope McQuade : elles ont plaidé jusqu’en Cour d’appel que ma démarche était abusive.

Et, malheureusement, je dois encore me battre contre les médias devenus les complices zélés de #metoo. Ce n’est pas le journalisme que j’accuse ici. C’est son abdication. Son glissement paresseux, entre autres, vers le militantisme. Son besoin d’appartenir à la bonne meute, plutôt que de chercher rigoureusement la vérité, comme c’était jadis sa vocation.

Ceux qui signent ces textes ne sont pas sans savoir que toute tentative d’influencer la justice finit tôt ou tard par se retourner contre ses instigateurs. L’histoire le montre : la terreur ne reste jamais longtemps du même côté de la guillotine. Elle se retourne. Elle frappe ceux-là mêmes qui l’ont nourrie

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