Privilèges femmes : moins condamnées que les hommes pour le même crime, sentences plus courtes ; écart de 41%

Ce que presque tous les hommes savaient et qu'une autre étude confirme, les femmes sont plus égales que les hommes en matière de Justice.
Voir ici mon article : https://chialeuses.blogspot.com/2020/10/egalite-hommes-femmes-loi-et-criminalite.html

Le privilège femme :

ULAVAL Nouvelles
Des durées de sentence plus longues pour les hommes
Par Matthieu Dessureault, Université Laval|18 juillet 2023



Un travail d'analyse a permis de constater que «les hommes ont des durées de sentence plus longues que les femmes. (Fournie par l'Université Laval)
Un homme qui commet un crime au Québec risque de purger une peine de prison 40,6% plus longue que s’il était une femme.

Ce contenu est produit par l’Université Laval.

La question du genre importe peu lorsque vient le temps d’imposer une sanction pénale? On peut en douter en lisant le mémoire de maîtrise de Karima Brahimi. Sous la direction du professeur Guy Lacroix, cette étudiante en économique s’est intéressée aux durées de sentence des femmes comparées à celles des hommes.

Pour cela, elle a analysé les statistiques du ministère de la Sécurité publique du Québec concernant 145 000 condamnations imposées entre 2007 et 2017. Différentes méthodes de calcul à l’appui, elle a passé au peigne fin plusieurs données confidentielles comme la durée de la sentence, le type d’infraction, le sexe et l’âge du contrevenant, ses antécédents judiciaires et le nombre d’enfants dont cette personne est responsable. Les données incluaient aussi son risque de récidive selon l’outil d’évaluation LS/CMI (Level of Service/Case Management Inventory).

Ce vaste travail d’analyse a permis de constater que «les hommes ont des durées de sentence plus longues que les femmes. L’écart atteint 40,6% quand on prend en compte toutes les variables», indique celle qui a eu recours à diverses techniques de calcul, dont l’analyse de régression linéaire et la méthode de décomposition de Oaxaca-Blinder, qui permettent de croiser des données.

«Peu importe la durée de sentence, la proportion des hommes est plus importante que celle des femmes. À partir de 100 jours, la proportion des hommes et des femmes décroît fortement. En outre, plus la durée de sentence augmente, plus la proportion des femmes diminue», écrit Karima Brahimi dans son mémoire.

«Pour les 145 000 détenus, ajoute-t-elle en entrevue, j’ai attribué les caractéristiques des hommes aux femmes pour imaginer, par exemple, quel serait la sentence d’une femme ayant commis le même crime qu’un homme avec le même profil. Cela m’a permis de voir que les hommes ont toujours des durées de sentence plus longue et ce n’est pas à cause du type de crime commis, de leur âge ou du nombre d’enfants à leur charge.»

Les chiffres obtenus par l’étudiante font écho aux résultats d’une étude semblable qui avait été menée en 2020 en France. Cette recherche, parue dans la revue Economica, conclut que la durée de sentence moyenne est plus courte chez les femmes de 33%. «Le Québec s’approche du cas français, mais l’écart ici est encore plus grand.»

S’il est complexe d’expliquer les causes de cette inégalité, l’étudiante pointe du doigt les biais pouvant affecter une décision de justice. «Il peut y avoir des préjugés inconscients des juges à l’égard d’un genre en particulier. Je ne dis pas que c’est le cas, mais ça peut arriver. Les résultats de l’étude rappellent l’importance de chercher des solutions pour un meilleur équilibre.» Elle cite comme exemples des formations adaptées sur les stéréotypes de genre ou encore la révision des politiques de sentence.

Ce projet d’études terminé, Karima Brahimi s’attaque à une autre facette du milieu judiciaire: la question des libérations conditionnelles accordées aux femmes et aux hommes.

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