Crimes de guerre : Poutine Oui, Netanyahou, Non

Dans la catégorie deux poids, deux mesures ou encore : quand c'est nous qui le faisons c'est Bien, mais quand c'est eux qui font ce que nous faisons, c'est Mal.

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Crimes de guerres : deux poids, deux mesures

Normand Lester



Mercredi, 22 mai 2024 00:00

MISE À JOUR Mercredi, 22 mai 2024 00:00

En se portant à la défense du premier ministre Netanyahu d’Israël, Biden et la majorité des élus américains des deux chambres ont vivement dénoncé la Cour pénale internationale de La Haye (CPI). Le procureur en chef de la CPI, Karim Khan, a demandé un mandat d’arrestation contre lui pour crime de guerre et crime contre l’humanité. Des mandats ont aussi émis contre un autre dirigeant israélien et les deux chefs du Hamas. Les juges de la CPI devront déterminer s’il convient de délivrer les mandats.

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Le président Joe Biden a condamné la décision de la Cour pénale internationale, affirmant qu’il n’y avait « aucune équivalence » entre les actions d’Israël et celles du Hamas. Les dirigeants américains disent qu’il ne faut pas comparer le Hamas, une organisation terroriste, à Israël, un état démocratique.

Ah bon ! il y aurait différence à faire quand il s’agit des crimes de guerre et de crimes contre l’humanité ? Un crime de guerre est un crime de guerre, qu’il soit perpétré par un État démocratique ou groupe terroriste.Écoutez la rencontre Lester-Durocher avec le blogueur du Journal de Montréal, Normand Lester via QUB :

Poutine, oui, Netanyahou, non

Alors même que la classe politique américaine, à quelques exceptions près, dénonce la décision de la CPI de poursuivre des dirigeants israéliens, les États-Unis appuient sans réserve les mesures prises contre la Russie pour les crimes de guerre commis en Ukraine. Les États-Unis ont applaudi la Cour pénale internationale lorsqu’elle a lancé un mandat d’arrêt contre Poutine.

Peu avant qu’il ne lance les États-Unis dans les guerres d’Irak et d’Afghanistan, George W. Bush avait soustrait son pays de la juridiction de la CPI, suivant l’exemple, entre autres, d’Israël, de la Russie, de l’Iran et de la Chine.

Trump a même fait adopter des sanctions — maintenant annulées — contre la CPI pour avoir ouvert une enquête sur les crimes de guerre américains en Afghanistan.

AFP
Des crimes de guerre américains impunis

Dans les nombreuses guerres dans lesquelles ils ont été impliqués, les États-Unis ont commis des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité.

· Dans sa déclaration sur la destruction d’Hiroshima par une bombe atomique le 6 août 1945, le président Truman affirme que ce sont des objectifs militaires qui ont été attaqués. Il ment. Le point de visée était le centre-ville. Bilan : 90 000 morts.

· Dans le documentaire sur sa vie, l’ex-secrétaire à la défense Robert McNamara avoue à propos de son rôle auprès du général Curtiss LeMay en 1945: «Nous avons brûlé à mort 100 000 civils japonais à Tokyo — hommes, femmes et enfants; quelque 900 000 civils japonais sont morts en tout. LeMay a dit que si nous avions perdu la guerre, nous aurions tous été poursuivis comme criminels de guerre».

· La stratégie d’assassinats de masse de civils pour forcer l’ennemi à céder a aussi été appliquée par l’aviation américaine en Corée. Interrogé en 1984 par les services historiques du Pentagone, le général LeMay qui commandait encore le Strategic Air Command en 1950, révèle au sujet de la Corée du Nord: «Pendant une période de trois ans environ, nous avons tué 20% de sa population.»

· Condamné à la prison à perpétuité pour avoir dirigé l’assassinat de 507 paysans vietnamiens, dont des femmes, des bébés et des vieillards, du village de My Lai en 1968, le lieutenant William Calley a été gracié par le président Nixon et libéré après deux jours de prison. L’opinion publique américaine soutenait massivement le tueur de masse Calley, considéré comme un héros national dans ce pays donneur de leçons qui aime se voir comme le principal défenseur de la justice et des droits de la personne sur la planète.

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