Russie-Ukraine : la grande bullshit occidentale otaniste (bis)


Hypocrisie, visages à deux faces, provocation, promesses brisées, et le Canada cette affreuse marionnette.

Extraits de l'article paru dans le journal LE Devoir du 20 décembre 2021

 «En massant ses troupes à la frontière de l’Ukraine et en agitant le spectre d’une possible intervention armée afin d’y défendre la population russophone supposément victime de génocide, Vladimir Poutine a trouvé la meilleure façon de tuer dans l’œuf toute possibilité que le pays puisse se joindre à l’OTAN», affirme l'auteur.

Jean-François Caron ;
Professeur de science politique à l’Université Nazarbayev (Kazakhstan) et Senior Fellow à l’Institut pour la paix et la diplomatie 20 décembre 2021

...

Chez nous, la messe a déjà été dite : Vladimir Poutine est un tyran sanguinaire hanté par des rêves de grandeur, nostalgique de l’Union soviétique et désireux de recréer une grande Russie puissante.
 ...
 En somme, après avoir désigné le méchant de service, l’Occident a maintenant tout le loisir de s’arroger le monopole du cœur dans cette affaire. Cela nous arrange bien.

...

En outre, les États-Unis ont manqué à leur promesse envers la Russie, qui garantissait à Moscou que l’OTAN ne chercherait jamais à intégrer au sein de son organisation d’anciens satellites ou républiques soviétiques. 

Or, il n’en fut rien, et l’alliance est maintenant aux portes de la Russie (avec les trois pays baltes), qui se voit maintenant menacée par une organisation dirigée par un pays qui a déjà montré ses velléités d’agir de manière unilatérale en vue d’imposer ses idéaux et son modèle politique ailleurs dans le monde. 

Ce fut une hypocrisie de trop pour Moscou et, face à cette menace, le Kremlin a fait le choix de marquer son opposition par la force en 2008, après que la Géorgie eut manifesté son intention de joindre l’organisation.


La crise ukrainienne s’inscrit dans la même logique, et l’Occident paie maintenant le prix de son hypocrisie de jadis. Après avoir lancé des discussions en vue d’admettre l’Ukraine au sein de l’OTAN, l’Occident ne pouvait s’attendre qu’à une réaction semblable à celle dont la Géorgie fut victime en 2008. 

Le pays ne bénéficiant plus d’une masse démographique suffisante pour y faire élire un chef d’État favorable à Moscou, une réaction par la force fut la façon pour le Kremlin non seulement de marquer son opposition à ce projet, mais aussi de briser le rêve ukrainien d’adhérer à l’OTAN (il s’agit d’ailleurs d’une disposition de la Constitution ukrainienne). 

En effet, comme il s’agit d’un traité de défense mutuelle, toute violation de la souveraineté d’un des membres de l’organisation par un État tiers exigerait une réplique militaire des autres pays signataires. 

Ainsi, en maintenant la pression sur l’Ukraine en massant ses troupes à la frontière du pays et en agitant le spectre d’une possible intervention armée afin d’y défendre la population russophone supposément victime de génocide, Vladimir Poutine a trouvé la meilleure façon de tuer dans l’œuf toute possibilité que l’Ukraine puisse se joindre à l’OTAN puisque les pays occidentaux n’ont nullement la volonté d’entrer en guerre contre le géant russe. En revanche, on comprendra aisément que le maître du Kremlin n’a pas intérêt à faire diminuer la pression sur son voisin tant et aussi longtemps que les Ukrainiens s’obstineront à se joindre à cette organisation.

Provocation
Qu’on le veuille ou non, l’Occident a donc une lourde part de responsabilités dans le réveil russe qui semble vouloir nous replonger dans une nouvelle guerre froide avec nos ennemis d’hier. Alors que les États-Unis promettaient en 1991 un nouveau monde marqué par le dialogue, la paix et la concertation, Washington a tout simplement manqué à ses engagements par ses actions unilatérales. 

Peut-on réellement blâmer la Russie qui voit, pour paraphraser Poutine dans un discours de 2007, apparaître en Bulgarie et en Roumanie des « bases américaines légères avancées » de 5000 militaires chacune et que l’OTAN continue de rapprocher ses forces avancées aux frontières du pays ? L’élargissement de l’OTAN est un facteur représentant une provocation sérieuse et abaissant le niveau de la confiance mutuelle, et les Russes sont légitimement en droit de demander ouvertement contre qui cet élargissement est opéré.

Or, que sont devenues les assurances données par l’Occident à la suite de la dissolution du Pacte de Varsovie ? Comment la Russie peut-elle croire à ses promesses de multilatéralisme après les nombreuses violations occidentales de ce principe ? Évidemment, à défaut d’assumer nos responsabilités, il est plus aisé de diaboliser celui qui ose nous tenir tête en recourant aux comparaisons les plus viles. Mais cela ne nous sortira pas du problème auquel nous faisons face ; cela ne fera qu’envenimer la situation encore davantage.

https://www.ledevoir.com/opinion/idees/655689/idees-assumer-sa-part-de-responsabilite-dans-la-crise-ukrainienne

oooOooo
Catégories :
Actualités, Politique Canadienne, Politique Internationale, Politique Québécoise

Commentaires

Articles les plus consultés sont :

Pink Floyd's Roger Waters: I’m on a Ukrainian ‘Kill List’

Comment les États-Unis ont planifié la guerre et la crise énergétique en Europe

Candice Greene (Candy) danseuse à gogo des années 1960

Gethsémanie par John Littleton ... et vous profanerez toute la paix du monde

Les deux athées du Journal qui croient au dieu psycopathe d'Israël

Ingérences canadiennes dans les élections en Russie