Pourquoi ne pas abolir l'hiver ? maj

 Ah que l'hiver ...

La froidure de l'hiver de janvier 2022 vous a mis à rude épreuve ?

Vous êtes tannés de pelleter devant votre auto qui refuse de fonctionner et d'attendre que quelqu'un vienne vous booster ?

Mais si nous abolissions l'hiver ? Bernard Arcand y avait pensé !

Voici  une partie de capture d'écran de l'article du Soleil de Québec, daté du 17 janvier 1999 par Kathleen Lavoie, article numérisé par Banque et Archives Nationale (BanQ)




Le monde à l ’ envers

L ’ intolérance croissante envers la saison froide, Bernard Arcand répond : «Abolissons l ’ hiver! » Kathleen Lavoie Le Soleil ■ QUÉBEC —

C ’ est le monde à l ’ envers que propose l’anthropologue Bernard Arcand. Un monde dans lequel nous, nordiques, ferions la belle vie en janvier et février, pour mieux travailler en été ! Il n'y a pas à dire, l’opuscule Abolissons l ’ hiver! de Bernard Arcand tombe à point nommé.

Tout d ’ abord parce que son sujet touche une corde sensible des Québécois, l ’ hiver, mais aussi parce qu’avec les premiers assauts du froid, le moment de sa sortie n ’ aurait pu être mieux choisi. Dans son livre, l’universitaire préconise une nouvelle conception de la saison morte.

L’axe principal de son plaidoyer : baser l’organisation du travail sur un calendrier « naturel ». Autrement dit, ralentir notre productivité pendant l’hiver et l ’ augmenter pendant la saison estivale.

« Plus j ’ en parle, plus je me convaincs que c ’ est la chose à faire, que c ’ est une idée qui mérite examen », disait celui qui a passé quelques heures, hier, à goûter l ’ une des « joies » de l ’ hiver: le déneigement.

C ’est d ’ailleurs l ’ accroissement de l ’intolérance générale envers l ’hiver qui a jeté les bases de la réflexion de Bernard Arcand, lui-même un grand détracteur de la saison morte. Ce dernier s’étonne toujours, année après année, de la surprise que manifestent les gens lors des premiers grands froids, de la première neige ou de la première tempête.

«C ’ est rendu que les journalistes font même des nouvelles avec la neige ! Comme si ce n ’ était pas normal ! Pourtant, c ’ est l ’ hiver ! » s ’ étonne-il. Selon l ’anthropologue, l ’amélioration de nos conditions de vie a fait naître chez l’humain la conviction qu’il pourrait un jour contrôler son environnement. Ce qui est loin d ’ être fait.

En ce sens, la crise du verglas aurait pu servir de leçon. Bernard Arcand estime au contraire que l ’ expérience renforcera cette idée et que l’humain continuera invariablement de « combattre » l’hiver. « Nos moyens s’améliorent, les vêtements sont de plus en plus efficaces contre le froid, nos maisons aussi.

Il est tombé une quantité importante de neige hier (avant-hier) et déjà les rues sont déblayées. Plus on pense que l ’ hiver n ’ existe pas, plus c’est intolérable. (...)

Plus on est compétent, moins on accepte l’échec. » Et cela, nous le devons à la vie urbaine, croit l’auteur.

Cette même vie urbaine qu’il s'amuse à réinventer dans les pages de son livre. Car s'il n'en tenait qu’à lui, tout, des écoles aux usines, cesserait ses activités du 15 décembre au 2 mars. Après cette période d'inactivité, la nouvelle année scolaire débuterait pour se terminer en décembre, soit en même temps que se tiendraient les éliminatoires de la Ligue nationale de hockey !

La question est de savoir si nous sommes maintenant prêts à renverser la vapeur. « Est-ce si absurde que ça? Après tout, ça s ’ imposait à nos ancêtres ! Pourquoi ne pas recréer cela en l’adaptant à aujourd’hui ? On ne retournerait quand même pas à la cam ­ pagne ! Un modèle comme celui du travailleur autonome pourrait s ’ appliquer. »

Reste aussi à déterminer si l’activité économique peut se permettre un ralentissement en janvier et février. « Derrière ce livre, il y a beaucoup d'informations. Malgré mes recherches, j’ai eu beaucoup de difficulté à trouver des taux “ saisonnalisés ”.

Ce que l ’ on sait, c'est que ça coûte beaucoup plus cher de produire en janvier. L ’ hiver rend la productivité plus difficile. A un point tel que ça ne fait pas si longtemps que les manufactures ne ferment plus pendant cette période de l ’ année. »

Le problème, continue le professeur de l ’ université Laval, c'est que le modèle de vie urbaine implanté ici nous vient des Européens et ne tient pas compte de la rigueur de nos hivers. Bernard Arcand et les joies de l'hiver...

« On n’avait pas de modèles industriels, alors on a importé ça ici comme s'il n ’ y avait pas d ’ hivers, comme si on vivait à Manchester. » Bref, nous sommes allés contre nature. Que ferait-il de son hiver, alors? « Ce serait un mélange de tout. Je me vois dans mon lit. Je regarderais des émissions que je n'ai jamais eu le temps de regarder — qui a envie de regarder la télé, l'été? — ou je lirais. Quand il ferait très beau, je sortirais. J ’ aime l ’ hiver, le BEL hiver. (...) On pourrait aussi visiter la parenté ou se faire des veillées avec les amis. Retrouver un peu de chaleur humaine, quoi. »

Source : https://numerique.banq.qc.ca/patrimoine/details/52327/2932614




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